LE BUJINKAN
Les 9 écoles qui composent le Bujinkan Budô Taijutsu peuvent être considérées comme les ancêtres des arts martiaux japonais modernes couramment pratiqués aujourd’hui.
Leur création remonte au :
12ème siècle : pour les écoles Gyokko Ryû, Koto Ryû, Shinden Fudo Ryû, Togakure Ryû.
14ème siècle : pour l’école Kukishinden Ryû.
16ème siècle : pour les écoles Gikan Ryû, Gyokushin Ryû et Kumogakure Ryû.
17ème siècle : pour l’école Takagi Yoshin Ryû.
Les écoles du Bujinkan ont été créés lorsque le Japon féodal était en guerre et qu’il était contrôlé par différents seigneurs (les Daimyo). Il s’agit notamment d’un ensemble de techniques d’Aïki-jutsu, de Kempo et de Ju-jutsu. C’est lorsque le Japon s’est unifié sous le pouvoir d’un seul seigneur (le Shogun) et que la paix s’installa durablement dans le pays que le travail de ces différents arts martiaux a été séparé et codifié (apprentissage différencié de la lutte, de la boxe pied/poing, des clés articulaires, des armes, etc.).
6 écoles de Bujutsu :
3 écoles de Ninjutsu :
Un peu plus tard, à partir de la fin du 19ème siècle lorsque les arts de combats furent interdits, l’usage des techniques dites « dangereuses » furent retirées de l’enseignement des différentes écoles et il y fût intégré une certaine dimension spirituelle (Aïkido), une autre plus centrée sur la recherche du mouvement naturel et souple du corps (Judo) ou encore plus culturelle et « nationaliste » (Karaté). C’est alors que les arts martiaux modernes ont commencé à naître et à se développer.
Dans le Bujinkan Budô Taijutsu, on retrouve différentes techniques se rapprochant des arts martiaux japonais modernes. Ces derniers ont parfois été figés, stylisés, détériorés, par la compétition notamment. Le Bujinkan, moins codifié, s’avère plus efficace et se rapproche plus de l’esprit d’origine de ces différentes disciplines.
Takamatsu TOSHITSUGU est l’ancien Sôke (héritier) des neuf écoles (Ryûha) qui constituent aujourd’hui le Bujinkan Budô Taijutsu. Il est né en 1887 et décéde en 1972 à l’âge de 85 ans. Il n’a cessé de s’entraîner qu’à l’âge de 80 ans.
Enfant plutôt fragile, il fut confié à son grand-père qui décida de l’entraîner aux arts guerrier ce qui lui permit de devenir un garçon robuste à son adolescence.
Il reçut son premier Menkyo Kaiden (diplôme de maîtrise totale) à l’âge de 17 ans.
Takamatsu TOSHITSUGU fut le garde du corps personnel de l’Empereur Chinois Po et il était connu sous le nom de tigre de Mongolie. Il fut le dernier véritable ninja des traditions Togakure Ryû, Gyokkushin Ryû et Kumogakure Ryû, écoles qui lui furent transmises par son grand-père maternel Toda Shinryuken MASAMITSU.
Masaaki HATSUMI, lui rend d’ailleurs hommage dans un film intitulé « Takamatsu TOSHITSUGU : The Last Ninja ».
Masaaki HATSUMI est né le 2 décembre 1931 au Japon. Il est le Grand-Maître et héritier (Sôke) de 9 écoles traditionnelles (Ryûha) d’arts guerriers (6 de Bujutsu et 3 de Ninjutsu), héritage qu’il a reçu directement de Takamatsu TOSHITSUGU.
Il porte les titres de :
34e Sôke de la Togakure Ryû.
21e Sôke de la Gyokushin Ryû.
28e Sôke de la Gyokko Ryû.
26e Sôke de la Shinden Fudô Ryû.
18e Sôke de la Koto Ryû.
18e Sôke de la Gikan Ryû.
17e Sôke de la Takagi Ryû.
14e Sôke de la Kumogakure Ryû.
28e Sôke du Kukishinden Ryû.
Masaaki HATSUMI est aussi un haut gradé en Judo, Karaté, Aîki Jutsu et Kendo.
Il a été l’ambassadeur du Bujutsu et du Ninjutsu au niveau international. Son enseignement comprend 9 écoles traditionnelles à l’intérieur d’un même système d’enseignement qu’il a rassemblées sous le nom d’une seule discipline : Bujinkan Ninpô Taijutsu.
En 1995 il décide d’abandonner l’enseignement du Ninjutsu (escalade, espionnage, dissimulation, etc.) suite aux dérives, propagées par le « Ninja Boom » des années 80 notamment par le biais du cinéma d’Hollywood. La discipline s’étant partiellement « vidée » de la substance du Ninjutsu, il change alors l’appellation de la discipline sous le nom que l’on lui connaît aujourd’hui : Bujinkan Budô Taijutsu.
Masaaki HATSUMI est également ostéopathe et se passionne pour les arts. Il est diplômé en études théâtrales et pratique la calligraphie.
En 2019, Masaaki HATSUMI décide qu’une nouvelle organisation du Bujinkan est désormais nécessaire. Il décide donc contre toute attente de ne pas nommer un, mais sept Sôke à sa succession. Ces sept « nouveaux » Sôke, tous japonais et issus de l’entourage très rapproché de Masaaki HATSUMI, se partagent donc l’ensemble des écoles enseignées au sein du Bujinkan.
Au niveau international le changement est également d’importance. Désormais, tous les Dai Shihan de par le monde reconnus par Masaaki HATSUMI peuvent désormais composer et organiser leurs propres lignées au sein de leurs écoles.